Le Mon, 11 Nov 2013 15:35:20 -0700, Anne G a écrit :
> Il y a encore du boulot, mais qui ne requiert pas de connaissances en
> graphisme.
Je ne vois pas ça comme ça, le métier a changé, les clients aussi : il y
a toujours du boulot, mais plus au même endroit.
Avant je travaillais pas mal pour des clients en direct : pme,
institutionnel et quelques agences.
Le petit client direct (pme ou particulier) ne veut effectivement plus
payer pour un boulot de qualité et se satisfait des trucs merdiques faits
en interne, ça c'est effectivement en partie mort comme boulot, aussi
parce que les pme rognent sur les frais de fonctionnement.
Aujourd'hui je travaille quasi exclusivement en sous-traitance pour des
imprimeurs et des photograveurs, les agences se satisfaisant de
stagiaires pas payés jetés tous les 6 mois...
Les boulots que je traite sont plus ou moins toujours les mêmes : édition
(revues, magazines), affiches, documents de comm pour ceux qui disposent
de budgets comm : assureurs, banques, institutionnels avec financement de
collectivités, mairies de grosses municipalités, pme etc.
Ce qui est mort ce sont les petits travaux de ville, les cartes de
visite, les TDL, facture, faire-part, toute la drouille vendue au black
par les imprimeurs et que les gens font aujourd'hui sur leur laser ou
chez les imprimeurs en ligne façon exaprint.
C'est de toute façon pas ce qui était rentable avant, de mon point de
vue : trop de temps passé non facturable, des clients qui veulent
toujours qu'on change un truc ou l'autre, qui ne connaissent rien au
métier et demandent des moutons à 5,75 pattes HT mais qui tiennent bien
debout. ;)
Donc il y a toujours du boulot -moins certes- et plus au même endroit,
mais les pros arrivent encore à avoir des budgets, pour les travaux
intéressants : c'est le tout-venant qui a disparu.
> C'est la secrétaire qui me dit comment organiser mes documents, et
> quelles polices utiliser. Si seulement elle avait le temps de le faire
> elle-même, personne ne gaspillerait de l'argent à me payer pour un truc
> si simple.
C'est aussi l'intérêt de bosser en sous-traitance pour les imprimeurs :
ils se coltinent les pénibles, je discute avec un interlocuteur qui
connaît le métier et à déjà posé les bonnes questions au client : je peux
me concentrer sur mon métier sans me prendre le chou à devoir ramer pour
cadrer le client.
Au final je vends peut-être l'heure un peu moins cher mais je n'ai pas de
problème de réglement, je facture les corrections d'auteur et toutes les
heures passées, sans avoir à me battre.
Reposant aussi de ne pas avoir à faire de commercial : j'entretiens mon
réseau, ça n'a rien à voir au niveau temps passé et agrément.
Et quand on est depuis longtemps dans le métier, il est assez facile
d'avoir un rdv avec un acheteur ou un responsable de production, la
plupart du temps on se connait au moins de nom depuis 10 ou 15 ans : de
l'avantage d'être un Vieux Con.
Après, tout dépend de ce qu'on vise comme revenu, c'est sûr. :)
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La Bête des Vosges - Francis Chartier